Dans chacun des récents
numéros de la revue SAUMONSMAG, nous nous
étendons sur la Dordogne parce que ce fleuve
est en train de passer le cap des 1 500 saumons.
Ces poissons sont seulement des retours et ne
constituent pas une population, mais ne faisons
pas la fine bouche. Il s'agit là d'un beau
succès, et compliments à MIGADO.
Prochaine étape : que les saumons soient
désormais le plus nombreux possible à
se reproduire naturellement, mais il reste bien
des obstacles à gommer, notamment au barrage
de Mauzac, qui, à 16 km en amont de Bergerac,
ne laisse guère passer que la moitié
de ces poissons sur le chemin du frai. Il paraît
que EDF va y pourvoir maintenant que la preuve
lui a été apportée par les
comptages, mais il faudra deux ans. Et il faudra
encore continuer à batailler ferme pour
reconquérir durablement les frayères
des bassins de la Cère, la Bave, la Dronne,
la Vézère ou la Corrèze,
et pour que les éclusées intempestives
ne balayent plus les nids. Mais chaque chose en
son temps, et du temps il en faut...
On doit aussi veiller à améliorer
la dévalaison des smolts, ce qui semble
être pour 2007 à Tuilières,
et creuser la question des " prises accidentelles
". Ce joli mot recouvre un pieux mensonge
selon lequel il n'y aurait pas de prises accidentelles
de saumon, même si l'on en retrouve par
hasard dans les frigos de restaurateurs du Bergeracois.
Espérons qu'il y aura des suites, PV à
l'appui...
quantité,
mais aussi qualité
En
commission technique du COGEPOMI (17 décembre
2002), nous avons bien insisté pour qu'une
attention accrue se porte aussi vers des objectifs
qualitatifs. En effet, les saumons qui reviennent
sont surtout des grilses, dans une proportion
qui paraît supérieure à ce
qu'on pourrait attendre de la nature. Pour espérer
influer sur cette anomalie et voir arriver des
grands saumons de printemps, on pourrait sans
doute essayer de renouveler les géniteurs
avec des poissons pris en début de saison.
La question du reconditionnement des géniteurs,
de leur nourriture artificielle, des cages dans
lesquelles on les enferme, et d'une manière
générale, de leur passage en main
d'homme, tout cela n'est-il pas la cause d'une
certaine dégénérescence des
lignées ?
Autre problème, celui des piscicultures
de repeuplement, Castels par exemple, et de l'embarras
causé par les agréments sanitaires
de plus en plus tatillons. Faire des smolts ici
pour les déverser là n'est pas toujours
possible. Dans ces conditions, comment espérer
repeupler la Corrèze avec des smolts de
Dordogne ?
Dans tous les cas de figure, on est bien d'accord.
Il y a un objectif, reconstituer une population
sauvage capable de se maintenir toute seule.
dans la Garonne
Si l'on a dénombré 346 saumons et
108 truites de mer à Golfech, ces chiffres
fondent au Bazacle et encore plus à Carbonne
où il n'en reste plus que 53 et 11. C'est,
en gros, moitié moins que l'embellie de
l'an dernier, mais les conditions hydrologique
et " l'accident " de Toulouse y sont
sans doute pour quelque chose.
Une journée d'information sur le programme
de restauration SAGA 2000 s'est tenue fin novembre
à Toulouse. Objectif : retour de 2000 géniteurs
dans le bassin Garonne-Arriège d'ici 2015,
avec piégeage et transport pour enjamber
une quinzaine de barrages non équipés.
Petit détail : ce projet se passera de
l'AIDSA, on ne sait trop pourquoi. Nous sommes
juste assez beaux pour être tenus au courant
une fois par an, c'est promis.
A noter donc : nombre d'ouvrages anciens restent
infranchissables pour les saumons, mais les "
énergies douces " voudraient en construire
partout (voir notre coup de gueule).
J.-P. COEURET |